Qu’est-ce que les thérapies cognitivo-comportementales ?

Un peu d'histoire

Au XIXe siècle, les pays occidentaux ont connu ce qu’on appelle la « maladie du siècle ». C’est un état dans lequel un jeune homme insatisfait tombe dans un état mélancolique. Alors que le développement industriel et économique a apporté du réconfort (au moins pour certaines personnes), ce nouveau mal apparaît apparemment dénué de sens et irrationnel. Dans le même temps, la psychologie s’est développée à cette époque, estimant qu’un corps sain guérit l’âme. Deux siècles plus tard, les maux de ce siècle n’ont pas du tout évolué. Même au 21ᵉ siècle, nous sommes toujours préoccupés par la santé mentale, entre dépression et stress.
La psychologie a fait des progrès théoriques et pratiques significatifs dans la résolution de ces problèmes psychologiques découlant des défis de la vie moderne, des pressions sociales et des défis personnels. C’est ainsi qu’est née la Thérapie Cognitivo-Comportementale (TCC). Celles-ci ont évolué au XXe siècle pour devenir des approches efficaces pour aider les gens à surmonter leurs difficultés psychologiques. Par exemple, elle est particulièrement adaptée pour traiter les troubles anxieux tels que les phobies. L’objectif est de modifier ces comportements « négatifs » et d’apprendre à mieux faire face aux situations anxiogènes. Une introduction détaillée à la TCC, de ses fondements théoriques à ses applications pratiques.

Les origines de la Thérapie Cognitivo-Comportementale

Vous avez probablement remarqué que la TCC est plurielle. En revanche, il ne s’agit pas seulement d’une thérapie, car elle intègre deux tendances thérapeutiques : la thérapie comportementale et la thérapie cognitive. D’autre part, cela s’explique par le fait qu’il ne s’agit pas d’une tendance théorique, mais d’un ensemble de techniques mises en œuvre.
Les racines de la TCC se trouvent dans les travaux pionniers d’éminents psychologues tels qu’Aaron Beck et Albert Ellis au milieu du 20ᵉ siècle. Cela signifie qu’ils ont été parmi les premiers à ajouter une dimension cognitive aux recherches antérieures en psychologie comportementale. Celles-ci sont apparues en réponse aux limites des thérapies psychanalytiques traditionnelles, qui se concentraient sur l’exploration du passé pour comprendre les troubles mentaux et comportementaux, mais elles étaient considérées comme trop mécaniques, de sorte que la TCC peut être considérée comme une forme de « troisième voie ». Celles-ci se concentrent sur le présent et le futur, en mettant l’accent sur la modification des pensées dysfonctionnelles et des comportements inadaptés.
Nous l’avons évoqué, il s’agit donc du rapprochement de deux thérapies. Les approches comportementales se concentraient, comme leur nom l’indique, sur les comportements d’un patient, et plus particulièrement sur la manière dont ceux-ci sont conditionnés par des stimuli — un des précurseurs de cette approche est ainsi Pavlov, qui avait travaillé sur le conditionnement d’un chien. D’un autre côté, les approches cognitives se penchent sur les schémas de pensée automatiques et les distorsions cognitives qui peuvent amplifier les émotions négatives. Les thérapeutes travaillent en étroite collaboration avec les patients pour identifier ces schémas et les remplacer par des pensées plus réalistes et positives. Les approches cognitives peuvent être pensées comme des approches comportementales enrichissantes en se recentrant sur la complexité individuelle du sujet et de ses pensées et sentiments dans une logique très mécanique.

Le principe des TCC

La TCC repose sur plusieurs principes de base et est classée comme une psychothérapie. Ils mettent particulièrement l’accent sur le rôle de l’apprentissage. Ils croient que la motivation à rechercher un traitement pour des comportements inadaptés, tels que la phobie sociale, est le résultat d’expériences d’apprentissage passées. Ce « mauvais » apprentissage est le résultat d’une expérience antérieure et est ensuite retenu. En d’autres termes, les comportements inadaptés s’apprennent et se reproduisent et, comme nous le savons tous, les mauvaises habitudes sont difficiles à briser. Cependant, ce que vous avez appris peut être oublié ou réappris. Tout comme les ergothérapeutes nous aident à prendre conscience de notre posture et nous encouragent à la modifier en conséquence, les thérapeutes spécialisés en thérapie cognitivo-comportementale nous aident à reconnaître nos mauvaises habitudes et à les modifier de manière plus appropriée, en leur apprenant à remplacer leurs habitudes par de nouvelles.
Ils reconnaissent également que nos pensées influencent nos émotions et nos actions. Ce n’est donc pas seulement ce dernier qui doit être modifié. En remplaçant les pensées négatives par des pensées plus constructives, nous pouvons changer la façon dont nous ressentons et réagissons aux situations. Il est donc important de travailler ensemble sur les causes et les symptômes (du moins lorsqu’il s’agit de causes directes ; certains critiques regrettent le manque de recherches sur les causes plus profondes, comme celles faites en psychanalyse).
La TCC peut être considérée comme très « spécifique » par rapport à la psychologie psychanalytique. Cela ne nie pas nécessairement ces notions, mais elles ne s’appuient pas sur des histoires inconscientes et subjectives ni sur la connaissance de la vie mentale du sujet. L’objectif principal est de changer le comportement du patient face à des situations qu’il perçoit comme problématiques.
La TCC ne se termine pas avec la fin de la séance. En fait, tout commence là. Le thérapeute communique l’information au patient d’une certaine manière et propose un plan pour résoudre le problème, mais il appartient au patient de mettre en œuvre les exercices développés conjointement après la séance.

L'efficacité des thérapies cognitivo-comportementales

La TCC gagne en popularité en raison de son efficacité scientifiquement prouvée. Elles peuvent constituer des solutions très efficaces à court terme, même s’ils sont accusés de ne s’attaquer qu’aux symptômes plutôt qu’à la cause profonde des plaintes du patient. Dans le cas des troubles anxieux, on parlerait encore de taux de réussite de 60-90%. De plus, diverses études ont prouvé son efficacité contre des maladies telles que la dépression sévère, les troubles de l’alimentation et même la dépendance.
Une caractéristique clé de la TCC est son approche structurée et axée sur les objectifs. Les thérapeutes travaillent avec les patients pour fixer des objectifs spécifiques et mesurables, suivre les progrès et ajuster les techniques en conséquence. Par conséquent, pour ses partisans, la TCC offre une approche moderne, pratique et efficace pour traiter une variété de problèmes de santé mentale. En vous concentrant sur vos pensées et vos actions actuelles plutôt que sur le passé, vous développerez des compétences pratiques et immédiates pour relever les défis de la vie quotidienne.

Les TCC, une thérapie actuelle ?

La TCC occupe aujourd’hui une place centrale dans le domaine thérapeutique. Son approche axée sur les résultats, ses méthodes pratiques et sa période de traitement relativement courte en font un choix populaire auprès de nombreux patients. En fait, ces méthodes donnent généralement des résultats à court et moyen terme, allant de quelques semaines à quelques mois. Parce que les troubles anxieux sont particulièrement fréquents (on estime qu’environ 21 % des personnes âgées de 18 à 65 ans développeront un trouble anxieux à un moment de leur vie, et 10 à 15 % des personnes âgées développeront un trouble anxieux), la TCC est surprenante dès qu’il existe un environnement thérapeutique établi dans lequel elle est à l’honneur.
Contrairement aux affirmations de certains qui critiquent le caractère standardisé (qui était sans doute plus efficace lorsqu’il s’agissait d’une thérapie purement comportementale, mais qui n’est plus valable lorsqu’on considère les aspects cognitifs du sujet), ils soutiennent que cela peut être considéré comme suit. Les comptes peuvent être personnalisés selon les besoins spécifiques de chaque personne, ce qui en fait une option polyvalente. Cependant, il est important de noter que la TCC ne convient bien entendu pas à toutes les maladies mentales. Les maladies plus graves peuvent nécessiter une approche thérapeutique plus intensive et plus variée et ne remplacent en rien un avis médical.

Comment se déroule une séance ?

La thérapie cognitivo-comportementale est un type de thérapie active. En effet, le thérapeute conseille activement le patient et crée ensemble des protocoles et des exercices que le patient réalise au quotidien. La durée du traitement est très courte, en moyenne environ 8 à 12 semaines, avec des séances d’une durée de 30 minutes à 1 heure.
Comme déjà mentionné, le champ thérapeutique de la thérapie cognitivo-comportementale est très large. Les thérapeutes proposent différentes formes d’exercices en fonction de l’état de bien-être du patient et de sa personnalité. Il faut tout d’abord mentionner la désensibilisation. Ceci est particulièrement adapté aux phobies. Il suffit de s’exposer progressivement et plus intensément à l’objet redouté (par exemple, d’abord en imaginant, puis en parlant, puis en visualisant, puis en touchant, etc.). Cela peut entraîner une diminution progressive des réponses émotionnelles. Une autre technique utilisée est la restructuration cognitive. Il s’agit de reconnaître automatiquement les pensées négatives et de les remettre en question. Les patients apprennent à examiner la validité de leurs pensées et à les remplacer par des pensées plus équilibrées et positives. Vous pouvez également utiliser le jeu de rôle et la modélisation pour imiter les exemples de comportement adaptatif de votre thérapeute. De nombreuses techniques de relaxation, contrôle de la respiration, etc. Des exercices pour gérer la peur générée sont également intégrés à ces exercices. Le but est clairement d’incorporer ces techniques dans votre vie quotidienne jusqu’à ce qu’elles ne soient plus des mécanismes d’adaptation (que l’on peut aussi qualifier de mécanismes de défense), mais deviennent réellement de nouvelles habitudes qui remplacent les anciennes « mauvaises ».

Si vous cherchez un thérapeute pratiquant les TCC et pouvant vous accompagner, contacter Florence Hoarau

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